2. L'Antiquité :

 

    L'Antiquité est la période historique qui s'étend de -753, date légendaire de la fondation de Rome, à 476, chute de l'Empire Romain d'occident. Durant cette période, de nombreuses innovations concernant le chauffage font leur apparition. Ces améliorations techniques contribuent fortement à l'élévation du niveau de vie des Romains.

 

    2.1 Les thermes :

 

    Pour les Grecs, les thermes sont un lieu où détendre ses muscles après l’exercice physique et se laver. Pour les Romains, les thermes, appelés aussi bains, sont bien plus que cela et tiennent un rôle social extrêmement important. Ils sont un élément essentiel de la civilisation romaine, dont on trouve encore de nombreuses traces archéologiques dans toutes les cités de l’Empire romain : en Italie, en Grèce, en Asie Mineure, en Afrique du Nord, en Gaule...

 Illustration représentant le système de chauffage des thermes romains

 

        2.1.1 Le praefurnium et les différents bains des thermes :

 

    Le praefurnium désigne à la fois le foyer alimentant les thermes, et le conduit dans lequel on insère le combustible. Il est placé à l'extérieur des constructions et l'air chaud qu'il produit est envoyé, par des canalisations, sous les sols. Il est alimenté avec du charbon de bois et entretenu par des esclaves.
Dans la Rome antique, le praefurnium désigne la partie des thermes correspondant au système de chauffage de certaines pièces  notamment le :

Praefurnium des thermes de St-Romain-en-Gal

  • tepidarium (partie des thermes où l'on peut prendre les bains tièdes)
  • caldarium (partie des thermes où l'on peut prendre les bains chauds)
  • laconicum (étuve sèche créant un effet de serre) et le sudatorium (étuve humide créant des bains de vapeurs) sont des salles où la température est très élevée et où l'on vient pour transpirer, comme dans un sauna.

  

        2.1.2 L'hypocauste :

 

    Hypocauste (de hypo : sous et kaiô : brûler) est le nom donné au système de chauffage par le sol utilisé à l'époque romaine et gallo-romaine, en particulier dans les thermes. Le principe de l’hypocauste consiste à produire de la chaleur par le biais d'un énorme foyer (praefurnium) et d'introduire, sous le sol, l’air chaud dégagé par ce foyer, ce qui réchauffe par la même occasion l’eau des bains.

    La chaleur produite circule sous les bains, eux-mêmes surélevés par des piliers de briques (pilettes ou pilae) qui permettent de créer un espace de 40 à 60 cm de hauteur, facilitant ainsi la circulation de l'air chaud. Ce système permet de chauffer le sol et les murs, ce qui confère aux différentes pièces des températures adéquates. De plus, il est complété par des tuyaux en terre cuite (tubulures ou tubuli) insérés dans le mur et permettant à l’air chaud d’envelopper les salles jusqu’au plafond, pour obtenir une plus forte chaleur. Les fumées sont évacuées par l’oculus : une sorte de coupole avec une ouverture à son sommet.

    Les bains les plus chauds comme le caldarium sont les plus près du præfurnium ; ils peuvent ainsi être chauffés jusqu’à 30° C. A contrario, les bains plus froids sont bien évidemment les plus éloignés du foyer. Pour les bains comme le sudatio (étuve correspondant aux saunas actuels) les bassins sont métalliques et contiennent du charbon de bois ardent, la température de l’eau est alors portée à 60° C. La chaleur se propage par l'intermédiaire de tuyaux disposés sous le plancher (suspensura) et parfois dans les murs de la pièce. Les baigneurs portent des sandales de bois pour ne pas se brûler les pieds.

 

        2.1.3 Le chauffage de l’eau :

 

    L’architecte romain Vitruve a vécut au Ier siècle av. J-C, il a d'abord été soldat en Gaule, en Espagne et en Grèce puis constructeur de machines de guerre, et est enfin devenu architecte, à Rome.

    Dans ses textes, il décrit un système de chauffage appelé « testudines alveolorum ». Il s’agit d’une grande cuve, testudo, placée quelques centimètres en dessous du fond d’un bassin. L’eau y est chauffée en permanence, elle monte donc automatiquement et laisse place à l’eau froide au fond du bassin. Ainsi l’eau chaude est toujours en circulation. L’eau, apportée par un aqueduc, est accumulée dans des citernes qui peuvent contenir jusqu’à 7 millions de litres ! L’aqueduc pénètre dans le réservoir à 8 mètres environ au-dessus du niveau des thermes ; la pression devient donc suffisante pour alimenter les différentes cuves. Ceci nous montre la grandeur du savoir-faire Romain.

Schéma d'un praefurnium Photo d'un praefurnium :
Schéma illustrant les différentes parties du système de chauffage romain Photo des vestiges du praefurnium (St-Romain-en-Gal)

 

    2.2. Le brasero :

 

Brasero antique
    Le brasero est un mode de chauffage utilisé dans l’Antiquité et qui demande l'emploi de combustibles donnant aussi peu de fumée que possible. Outre le charbon de bois, les Romains utilisent du bois préalablement exposé près d'un feu ardent, et donc, parfaitement sec.

    Le brasero est un appareil de chauffage composé d'un récipient (en terre cuite ou en cuivre de préférence) rempli de braises. Il est en général monté sur pieds, pour isoler la plaque de chauffe du sol. Le centre du brasero est garni de briques sur lesquelles on dépose des morceaux de charbon incandescents.

    Des poignées latérales, ornées de moulures et de feuillages, sont prévues pour le déplacer d'une pièce à l'autre. Sur certains sols, un endroit est même réservé pour l'emplacement du brasero. Preuve que l'on accorde une grande importance au chauffage.

    En général, pour se chauffer à l'extérieur, on utilise un brasier (simple feu) plutôt qu'un brasero.

 

    2.3 L'état des forêts :

 

    Quel que soit la technique employée pour produire de la chaleur, la source d'énergie utilisée reste la même : le bois. Cependant, on remarque que les ressources forestières abondent à cette époque. Il n'y a donc pas de problème de déforestation. En effet, on estime qu'au Ier siècle av J.C. la France est couverte de forêts ; sa surface boisée est alors de 400 000 km2 soit 40 000 000 ha. Les risques liés à la déforestation, comme les glissements de terrain, sont donc quasi-inexistants...

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Introduction 

 

L'histoire du chauffage 

    1. La Préhistoire

    2. L'Antiquité

    3. Le Moyen-Âge

    4. L'Epoque Moderne

    5. L'Epoque Contemporaine

    6. Impact Environnemental

 

Le chauffage individuel 

    1. Différents Types de Bois

    2. Evolutions Techniques

    3. Entretien et Autonomie

    4. Les Risques liés au Bois

    5. Une Energie Florissante

 

Le chauffage collectif 

    1. Historique

    2. Environnement Respecté

    3. Le Rôle de l'Etat

    4. Techniques de Réglage

    5. Production Energétique

    6. Respect de la Société

 

Conclusion 

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